Lundi soir, en préparant ma casserole en nickel pur avec la juste quantité d’eau nécessaire sur ma plaque vitrocéramique, mon tamug en inox flanqué du logo Starbucks accompagnée de sa cuillerée de cassonade et surmonté de mon porte filtre en porcelaine Melitta, lui-même délicatement agrémenté d’un filtre en papier brun, l’ensemble reposant sur un petit plateau en bambou du plus bel effet, avec la cuillère en argent déposée en arrière plan du tamug, je me faisais la remarque que j’avais de la chance d’être autiste. D’être ainsi méticuleux dans la répétition des gestes, toujours renouvelés de manière identiques et de revivre ces moments agréables sans fin.
D’être conscient de ces infimes détails du quotidien, de ma gestuelle, mes mouvements corporels, ma respiration, de prêter l’oreille aux plus infimes sons, de percevoir avec acuité l’environnement qui m’assaille, d’être rester un enfant sauvage après plusieurs décennies à survivre en milieu hostile sans m’être socialiser outre mesure.
Un autiste ayant une nature extrêmement sociable est semblable à un animal de foire. Il a simplement perdu sa nature intrinsèque pour vivre avec les humains et quémander leur attention.
L’autiste intrinsèquement pur rejette les relations sociales superficielles, observe ses commémorations avec méfiance, avec circonspection et n’accorde sa confiance pleine et absolue qu’à un nombre infinitésimal d’individus faisant naturellement partie de son environnement social.
Mardi fut une journée consacrée à une formation de prévention et secours civique dans l’un des trous du cul de la Métropole de Lyon. À Saint-Fons. Pour qui n’est pas ignorant de la vie lyonnaise, le nom de cette commune à cette particularité qu’elle provoque soit le dégoût, soit un frisson d’horreur. Ville pauvre et populaire par excellence, elle n’a d’attrait que ses gangs locaux, ses trafics de drogue et à l’entrée, sa bretelle d’accès au périphérique.
Ayant déjà des difficultés à supporter le genre humain d’un niveau social, culturel et intellectuellement plus soutenu, cette journée fut une excursion en enfer, car c’est précisément de ce milieu populaire dont je me suis échappé par aversion pour les individus qui le composent.
À noter que si la pauvreté n’exclue pas l’intellect, encore faut-il souhaiter s’extraire de cette condition.
Un esprit simple penserait naturellement que j’ai une aversion pour les pauvres. Il n’en est rien. Seulement pour le genre humain dans sa globalité, l’inculture, la superficialité, la bêtise, la vilenie, la paresse cérébrale. En résumé pour le manque de complexité intellectuelle dont 99,99 % des êtres humains, théoriquement, cérébrés font preuve au quotidien du 1er janvier au décembre de chaque année durant leur existence.
Pour la formation en elle-même, elle fut instructive et me permit de remettre à jour mes connaissances théoriques et pratiques. Concernant le formateur et les participantes, ils ont été expulsés de mes souvenirs sitôt que la formation fut terminée et que je quittais les lieux avec un rare empressement pour décompenser avec un pot de fromage blanc et un camembert en rentrant chez moi. Non que chacun d’eux était désagréable, bien au contraire, mais les réunions troupales, cela m’épuise et me rend nostalgique de la solitude heureuse que je vis quotidiennement. C’est d’ailleurs pour cette même raison que le repas de mi-journée au réfectoire eut lieu avec la totalité du groupe amputé du seul enfant sauvage qui avait souhaité s’en extraire afin de se mettre en lumière par son absence car je n’ai jamais aucun désir de sociabilité avec des collègues fonctionnaires en dehors de mes obligations de présence.
Cela me permet également de laisser ma vie personnelle là où se trouve sa place. Loin de ma vie professionnelle. Et inversement.
À noter que parmi cette troupe, il s’est tout de même trouvé une personne qui a retenu toute mon attention. Simplement magnifique et d’une presque perfection à l’exception d’un détail qui brouillait l’ensemble. Le maquillage noir autour des yeux était excessif, superflu et malvenu. Il est parfois un détail qui gâche tout, mais toujours nécessaire pour nous rappeler que la personne qui l’arbore n’est peut-être pas celle que l’on recherche.
Mercredi n’est pas que le prénom de la fille de Gomez et Morticia, mais également une journée consacrée au télétravail précédant ma première journée de bénévolat consacrée aux résidents d’un hôpital gériatrique dans une unité de fin de vie et très bientôt dans un centre de rééducation pédiatrique avant le samedi pour mon autre engagement dans une association qui fut la première au sein de laquelle je rentrais peu après mon arrivée à Villefranche-sur-Saône.
Ce credi, je l’ai savouré avec délice, je l’ai croqué comme une pomme tendre et acidulée, une fraise juteuse à souhait, une pêche vigne charnue et ce n’est pas à toi ou à nous que j’ai pensé, car si tu n’es pas n’importe qui, nous avons seulement l’un de l’autre, la certitude de notre existence mutuelle sans que nous sachions où chacun de nous se trouve précisément et c’est non fortuitement que nous croiserons nos pas et nos regards en raison que notre destination est commune.
« Il n’y a pas de hasard dans la vie, seulement des rendez-vous » théoriquement de Paul Eluard, plus vraisemblablement d’un illustre inconnu.
Ma tante Jeanne formulait cela autrement.
« Si tu abandonnes au hasard les belles rencontres de ta vie, tes pas te mèneront toujours ailleurs. »
Jeudi, comme de coutume, de la joie, des rires et des relations humaines telles que je les conçois. Simplement sincères et dénuées de toute superficialité. Des relations rarissimes dans une société d’apparence, de faux-semblants, de violence, de communautarisme belliqueux, …
Par pudeur des personnes que je retrouve avec bonheur comme chaque jeudi et parce que la fin de vie est actuellement un sujet qui se retrouve sur le devant de la scène politique avec une loi en cours d’élaboration, je m’abstiendrai de partager ici tout ce que nous partageons afin de les préserver du monde extérieur.
Ce fut également un jour particulier pour un enfant sauvage qui, jadis, était un enfant particulier, car ce n’est pas uniquement ma première journée consacrée au bénévolat de la semaine dans un hôpital gériatrique, mais également le début d’une nouvelle aventure bénévole a venir au sein de la Fondation pour une cause humaniste différente de la première en ce qu’elle sera consacrée à des enfants particuliers. Non pas qu’ils possèdent une particularité unique de prime abord et différente pour chacun d’eux alors qu’elle les relieraient sur le même continuum, mais de par leur spécificité qui les rassemble dans un lieu unique.
Ce fut également l’occasion de me rattraper de mon absence mardi au salon Starbuckien de la rue Victor Hugo et de profiter matinalement de mon Caramel Macchiato Chantilly et d’une part de Creamy carrot cake. Cette journée étant naturellement une belle journée en raison que je la consacre à des causes humanistes, elle le fut davantage avec ce CMC, mais principalement en raison que j’ai posé une nouvelle pierre à l’édifice visant à rendre le monde encore un peu meilleur ou un peu moins plus pire que la veille.
J’ai également capturé photographiquement un citoyen. Juste pour le fun…
Vendredi, retour à la réalité crue de la fonction publique en mode télétravail comptable et en musique sans casque audio pour absorber ma journée avant de pâtisser une tarte de Santiago et un peu de pâte d’amandes au gingembre.
Et comme bien souvent, le dredi, j’ai une furieuse envie de faire tout et n’importe quoi sauf travailler, mais parce que je n’ai pas encore gagné le jackpot de la Française des jeux, je me suis forcé à bosser jusqu’à la fin officielle de la journée. Arghhh, je meurs…
Pour la soirée, je me suis collé devant deux nouveaux épisodes de l’excellente série A gentleman in Moscow disponible sur une plateforme de streaming pirate accessible avec un VPN.
Samedi, seconde journée de bénévolat à Villefranche-sur-Saône avec de la bonne humeur, des rires et des sourires. Également du partage et une fatigue accumulée en fin de journée qui devait m’assailler au point de presque me faire chavirer de fatigue lorsque je m’installai dans mon fauteuil Richelieu.
J’ai profité de ma soirée pour découvrir un bijou cinématographique. Perfect days de Wim Wenders.
De l’ordre quotidien dans le chaos de la vie.
Dimanche
Sans doute as-tu remarqué que je ne m’exprime pas sur les sujets d’actualités qui font les ouvertures des différents journaux télévisés et des quotidiens papelardisés au pays de France ni sur aucun sujets dont les soubresauts agitent toute l’Europe.
La raison en est simple. Je me contrefiche de l’avenir de ce pays et de ce continent, car il faut se rendre à l’évidence qu’il n’y a plus rien à sauver. Ce qui m’importe est simplement de rendre le monde meilleur pour le temps qu’il me reste en apportant ma modeste contribution à des œuvres caritatives qui se préoccupent de causes humanistes et qui ont une résonance particulière en moi de par mon histoire. Également d’accumuler des œuvres d’art pour les soustraire au regard du monde extérieur et les protéger durant les 17 prochaines années des vautours qui ne cherchent que le profit.
Concernant les drapeaux visibles en haut de cette plateforme numérique, ils affichent seulement mon appartenance, mon soutien et ce que rejette.
Sinon, cette journée à été rythmée par un aller-retour sur Lyon, pour récupérer un objet sans que mon retour ne me prépara à deux nouvelles acquisitions dont l’une à vil prix une offerte bien que leur valeur ne fut pas à négliger. En milieu d’après-midi, nu nafl ua olocatch afin de respecter al doarnitit et un constat qui s’impose lorsque je me remémore cette semaine.
Je suis heureux de vivre une vie simple immuablement ordonnée par des répétitions quotidiennes. Par le rituel de la préparation du café matinal qui débute la veille au soir par la préparation du matériel. La phase d’habillement, la préparation du repas, la manière de le savourer, celui de l’étendage du linge, la façon de faire le lit chaque matin et tout ce qui se répète inlassablement avec une gestuelle identique propre aux autistes en tenant compte de la moindre variation qui est vécue comme un bouleversement et dont il convient de l’éviter autant que possible.
Si ma tante Jeanne pouvait voir ce qu’est devenu mon appartement, elle serait fier de son neveu, car j’essaie autant que possible de respecter ses enseignements bien que je ne sois pas adepte du chien en porcelaine au-dessus du téléviseur. Mis à part ce détail, elle se serait senti à la maison comme un poisson dans l’eau, car où que porte le regard, il s’accroche à une antiquité, un tableau, une sculpture, un objet de collection, un miroir ancien, … Bref, sur tellement d’objets d’art, qu’il faudrait compter plusieurs heures pour porter à chacun d’eux l’attention qu’il mérite.
Post-scriptum,
J’ai volontairement éludé la relecture de ce post en raison qu’il fait chaud, que je suis fatigué et que je suis atteint de flémingite aigu.
Word of the day
Gras
Dictionnaire universel de Furetière (1690)
Qui est chargé de graisse, plein de graisse, qui a de l’embonpoint. On tua le veau gras au retour de l’enfant prodigue. le songe interpreté par Joseph des sept vaches maigres qui mangerent les sept vaches grasses. on tuë les pourceaux, quand ils sont gras à lard. un homme gras & replet. Ce mot vient du Latin crassus. Nicod.
GRAS, se dit aussi de plusieurs choses onctueuses, & de plusieurs liqueurs qui se gastent. L’huile est grasse de sa nature. le beurre, le fromage, le bitume sont gras. le vin, l’ancre deviennent gras, quand ils s’espaississent & filent comme du sirop. Les Maçons appellent du mortier trop gras, quand il y a trop de chaux à proportion du sable.
GRAS, se dit absolument de la chair, & est opposé à maigre, ou au poisson, quelque gras qu’il soit. Ainsi on dit, Faire gras, Manger de la viande aux jours deffendus. les jours gras, le Mardy gras, les jours qui precedent & qui sont opposez au Caresme & aux jours maigres.
GRAS, se dit aussi des choses où il y a de la graisse, soit qu’on l’y ait mise exprés pour les preparer & abonnir, soit par mesgarde, par mal propreté, par usure. Ainsi on dit du cuir gras, des gands gras, qui ont esté bien cirez. un potage gras. un chapeau gras, sale & usé.
GRAS, se dit aussi des herbages & pasturages. C’est dans les gras pastis qu’on met les boeufs à l’engrais.On le dit aussi des terres d’une consistance tenace. Les terres grasses sont ordinairement fertiles. on ne se peut tirer des chemins de Flandres en hiver, à cause que les terres y sont grasses.On appelle aussi de l’argille, de la terre grasse, dont on fait les poteries, parce qu’elle est de même consistence.
GRAS, se dit figurément en Morale, pour dire, Abondant, riche. C’estoit un pays gras que la terre de promission. quand vous luy aurez fait cet affront, vous n’en serez pas plus gras, pour dire, plus riche. Il est entré dans une affaire grasse où il s’est enrichi. On dit aussi d’une personne qui a la langue espaisse, & qui ne peut prononcer quelques lettres, comme l’r, & le ch, qu’elle a la langue grasse.
GRAS, se dit aussi des saletez & obscenitez. Il faut estre bien mal appris pour dire des mots gras dans une compagnie. on fuit cet homme-là à cause qu’il a la langue grasse. La cause grasse, est une cause que plaidoient autrefois les Clercs du Palais le jour du Mardy gras, qui estoit remplie de plusieurs paroles sales & scandaleuses.
FIGUE GRASSE. Voyez figue.
GRAS, signifie encore chez les artisans qui travaillent en pierre & en bois, ce qui est trop espais. Cette piece de charpente est trop grasse, il la faut amaigrir, c’est à dire, en oster.
GRAS, est quelquefois substantif. Servez moy de ce boeuf, je ne veux point du gras, je veux du maigre. Le gras de la jambe, c’est l’endroit de la jambe le plus charnu, qu’on appelle aussi le mollet, le pommeau, & en Latin sura.
GRAS, s’employe proverbialement en ces phrases. On dit, qu’on tuera le veau gras à l’arrivée de quelqu’un, pour dire, qu’on luy fera grande chere, bonne reception. On dit, qu’un homme fait ses choux gras de quelque chose, pour dire, qu’il s’en sert, qu’il s’en donne au coeur joye. On dit, qu’une femme dort la grasse matinée, pour dire, qu’elle se leve tard, & qu’elle se tient au lit pour devenir grasse, pour faire du lard. On dit aussi, Gras comme un Moine, pour dire, fort gras.
Music of the day
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