Les hérauts du web et la violence virtuelle

À toutes celles et ceux qui ont, un jour, reçu un message psychologiquement violent de la part d’un inconnu sur un réseau social.
Une p’tite histoire que ma inspiré un énième inconnu du web amoureux de l’insulte personnalisée moyennement orthographiée.
Je suis parfois présent sur le réseau social Greenlovers et il m’arrive, de temps en temps de recevoir des messages personnels de la part de personnes ayant accepté, comme moi, de débourser une somme modique pour bénéficier des services complets qu’offre la plateforme.
Envoyer des messages à d’autres humains et poster des messages, photos et vidéos sur un mur virtuel qui s’affichent à tous les utilisateurs…
Étant moi-même abonné (vu le prix, ce serait dommage de m’en priver), il m’arrive régulièrement de poster des messages sur ce mur virtuel à l’instar des autres humains qui postent quasi exclusivement des photos de fleurs, d’animaux, de paysages ou des citations de Paulo Coelho, du Dalaï-Lama et d’autres tout aussi célèbres.
On remarquera également souvent des annonces d’hommes amoureux de la nature qui vantent leur mode de vie, mais qui en ont un peu marre de ne rencontrer personne au milieu de leur campagne, montagne, grotte et forêt et pour qui, la branlette à la lanterne sur le perron de la cabane, ça devient lassant quand même.
Je doute que les insectes apprécient le gel douche masculin au contenu douteux, mais là, le célibataire green, il s’en branle de la nature et au sens littéral du terme… Quoi que pas forcément exempt de MST.
Bref, mes posts, sur le mur, étant à mon image cérébrale, donc un brin décalée (comme un brin d’herbe géant) et pas toujours politiquement correct, il m’arrive donc de recevoir des messages de certains de ces hommes célibataires très green, altermondialistes parfois, amoureux de la verdure naturelle de la nature et affichant sur le mur, leur visage en gros plans par méconnaissance des règles du selfie ou par des bras trop court ou encore s’affichant dans des situations humoristiquement discutables et souvent avec des annonces champêtres que même Charles Ingalls en aurait versé une larme humidement salée…
Ma messagerie personnelle se remplit donc de temps en temps, d’un message de la part d’utilisateur humain ayant également payé un abonnement et ce message est toujours d’une teneur chevaleresque.
Une projection de haine et de violence crasse dans un but assumé de me faire mal psychologiquement.
À cet instant, quelques questions s’imposent !
Ne connaissent-ils donc pas le savon ou le gel douche afin d’envoyer des messages exempts de saletés ? Serait-ce possible au 21e siècle ?
Et, est-ce que ces hérauts de la communication à la petite semaine, auront un jour, une personne à qui raconter leur fait d’armes ?
Bref, parfois, je les imagine dans leur salon au milieu d’une cabane silencieuse quelque part dans la nature spermée, tapotant sur leur clavier à la recherche de femelles et frustrés de l’accumulation de déception et de râteaux qui leur sont offerts se rabattant sur le premier qu’ils croisent virtuellement et qui affiche un mode de pensée original, différent et politiquement incorrect.
Non mais, pour qui se prend-il, ce fougueux personnage qui ne postent pas de photos de la nature naturelle, de paysages paysagers et de ciel avec ou sans nuages ?
Et ou sont ses photos d’animaux domestiquement sauvages ou de chats tout mignons ?
Ici, la règle est d’être champêtrement champignonesque et adepte de la cabane en bois d’arbre naturellement boisée que même les WC ne sont que ça. Un seau en planche de bois et des copeaux d’arbres…
Toi qui viens ici en affichant tes rayures de zèbre urbain, je m’en vais te peindre uniformément de la couleur naturelle qui sort de mon luc que tu vas le sentir passer et pas que par le nez…
Après s’être frotté les mains en laissant échapper un rictus accompagné d’un regard malicieusement plissé, ils commencent frénétiquement à composer leur message dont ils pourront, plus tard, se vanter de l’avoir imaginé en une fraction de seconde, qu’ils le sauvegarderont même sur un disque dur externe.
Ces hérauts de la communication s’imaginent d’ailleurs souvent seuls au milieu d’un stade sur la pelouse, avec une foule dans les gradins, les encourageant avec des vivas, des bravos, des olas merveilleuses et des filles à moitié dénudées qui agitent des banderoles…
– Vas-y mon Gégé, c’est toi le plus fort !
Lors du point final composant le message d’un maximum de 15 mots et après une relecture défaillante laissant échapper de multiples et innombrables fautes d’orthographe, de grammaire, conjugaison et syntaxe, il faut prendre en compte toute l’importance de l’agilité doigtière lorsque l’index vient appuyer sur le bouton de la souris pour envoyer ce message et que des soubresauts extatiques et autres convulsions secouent le corps du justicier à la lanterne. (Le green lantern) <– Le film…
Le message est envoyé à la vitesse du Wi-Fi, de la 4G ou de la fibre optique et l’attente d’une réponse devient rapidement intenable…
A-t-il lu mon message ? Va-t-il me répondre ?
Car à cet instant, il ne faut pas oublier que ces courageux écrivains du harcèlement virtuel n’ont personne à qui parler et qu’une réponse serait pour eux, la possibilité d’échanger avec un autre être humain.
Les minutes passent, puis les heures… Pas de réponse… C’est intenable !
Comment se fait-il que cet être qui ne dissimule pas sa différence et son originalité ne réponde pas ? Est-ce une provocation supplémentaire de sa part ou est-il parti manger un yaourt ?
Les jours ont passé, le courageux écrivain harceleur aigri a trouvé d’autres victimes et il continue sa besogne de célibataire déçu de n’avoir comme échange humain que l’ignorance de celles et ceux qui sont partis manger un yaourt…
S’il tenait ces fabricants de desserts lactés, il leur ferait fermer leurs usines !
Il se lève donc chaque matin avec l’espoir qu’il n’aura pas à se masturber en rentrant chez lui, le soir venu avec Youporn ou le catalogue La Redoute et qu’il pourrait avec un énième copié-collé de sa technique d’approche arriver à convaincre un autre être humain d’un sexe différent du sien, de jouer à des jeux sexuels sans interface informatique…
Et parce qu’il s’ennuie parfois au milieu de la nature, il s’échappe lors d’escapades vacancières pour parcourir les plages et les campings dans une quête effrénée afin de vider ses bourses (les naturelles et sa bourse à piécettes) pour pouvoir rentrer chez lui, satisfait et heureux de pouvoir se vanter sur Facebook de ses fabuleuses vacances ruineuses…
Il aura vidé au minimum l’une de ces trois bourses, les naturelles si la chance était au RDV et les trois en même temps si l’urgence d’une travailleuse du sexe était indispensable…
Ces hérauts sont toujours des hommes… Célibataires malheureux ayant l’apparence humaine d’êtres humains intrinsèquement moches comme des culs de babouin… Ceux-là même qui expliquent à tous les autres célibataires de l’autre sexe que ce qui importe, c’est la beauté intérieure, que l’essentiel est invisible pour les yeux… Et que Carpe Diem, ça fait cool sur une annonce…
J’aimerais parfois avoir le pouvoir d’un super héros afin de distribuer de l’originalité, de la différence, et même du politiquement incorrect à ces écrivains gaspilleurs de sperme, mais j’avoue qu’en réalité, je suis un peu égoïste et pas vraiment partageur…
Je ne crois pas en Dieu, mais lorsqu’il a distribué tout cela, presque tout le monde a fait le choix de rester devant la téloche, alors maintenant, il faut assumer et arrêter d’essayer d’emmerder les mangeurs de yaourts…
Au final, qu’est-ce qui peut inciter un être humain à faire preuve de violence psychologique à l’égard d’un inconnu sur Internet ? Du sadisme ? Une misère affective ou sexuelle ou les deux en même temps ?
Non, seulement de la bêtise humaine. Qui d’ailleurs définit le harceleur…
Peut-être, l’humanité devrait-elle conserver ces messages de haines et envisager la construction d’un musée pour les générations futures…
Souvenirs orthographiques de vos ancêtres du 21e siècle.
Pour ma part, je laisse passer et me contente de les blacklister, car j’ai toujours trouvé mieux à faire de mon temps libre comme aller chercher un yaourt… Et aujourd’hui, composer ce texte…
Quoi que, peut-être devrais-je tenter de les convaincre que la branlette à la lanterne, c’est pas très green et leur envoyer un rouleau de papier toilette ou des mouchoirs jetables pour protéger la nature devant le perron de leur cabane… Cruel dilemme…
Si, toi aussi, de temps en temps, tu reçois des messages violents psychologiquement de la part d’inconnus sur les réseaux sociaux qui n’acceptent pas ta différence et/ou ta liberté de t’exprimer, ne réponds jamais, blacklistes ces hérauts de la communication, vas te chercher un yaourt et parles en à tes proches ou à quelqu’un pour ne pas rester seul(e).
Post-scriptum,
On ne se connaît pas, et peut-être que tu n’as pas de yaourts mais dans ce cas, mange un céleri, il paraît que c’est très bon… Ou n’importe quoi d’autre, mais essaie de garder le sourire même si ce n’est pas facile tous les jours…
Je ferai bien un second post-scriptum, mais littérairement, c’est moyen, donc je m’arrête là.
Bien à toi,
Nicolas