Dimanche 1er juin 2025
La folle boussole n’indique plus de direction et rejoindre l’île de l’Arbre de vie sera plus long que prévu, mais il en est ainsi. Le récit d’un autre enfant sauvage était prévu ce jour, mais il est des libertés qu’un auteur doit s’accorder, en particulier lorsque celui-ci est le descendant d’un enfant sauvage dont le récit sera publié dans quelques semaines, sinon davantage. L’enfant du paradoxe.
En ce jour, il est de convenance d’apporter une lumière particulière sur une expression qui porte tout son sens.
Un papillon est une chrysalide en devenir.
Un Butterfly Chaos est un bouleversement du monde qui s’exprime.
Dans l’ordre naturel de l’œuvre de la vie, il est un œuf, une chenille, une chrysalide, l’émergence du papillon, puis son envol.
Dans l’ordre naturel de l’œuvre de la vie, l’envol du papillon n’est qu’une étape transitoire, il n’est encore qu’une chrysalide luttant contre les vents, les bourrasques et les tempêtes du ciel. Nous le percevons parfois au détour d’un regard et nous le suivons durant quelques minutes avant de le voir disparaître, car son fragile destin est ailleurs, loin des regards. L’être humain est parfois ce papillon si fragile avec un destin, là où les regards ne sont jamais.
L’envol de certains papillons peut s’étoffer de quelques jours à plusieurs mois, mais toujours à l’unique condition que les circonstances les plus favorables leurs soient accordées. Au sein de l’humanité, l’envol dure parfois une vie entière, semblable à une grande part d’éternité, mais fréquemment à l’état de chrysalide.
Il se trouve ici et ailleurs, les lois naturelles de l’existence et l’ordre de la vie, mais également les lois naturelles de l’esprit et l’ordre de la philosophie.
Nous avons coutume d’imaginer qu’un bouleversement météorologique dans une partie du monde peut être déclenché par le battement d’ailes d’un papillon dans un autre partie du monde en ce que l’interdépendance est absolue en chaque instant depuis la gestation précédant la première expiration de l’univers. L’effet papillon, Edward Lorenz l’a popularisé au cours des années 1960 afin d’illustrer la théorie de chaos qui veut que le monde soit imprévisible, même s’il obéit à des lois précises et que nous ne pouvons jamais connaître avec exactitude toutes les conditions initiales de ces lois et leurs conséquences.
Après ces quelques lignes, nous pouvons convenir qu’un simple battement d’ailes de papillon en forêt de Fontainebleau, en France ne peut vraisemblablement pas être suffisant pour déclencher un typhon sur l’archipel Nippon. C’est là qu’entre en jeu le Butterfly Chaos (le chaos du papillon, le papillon du chaos).
Afin que l’interdépendance, du passé, du présent et de l’avenir puisse avoir une cohérence en quelque circonstance que ce soit, la chrysalide en devenir (le papillon) doit se transformer en Butterfly Chaos. Sans lui, la vie telle que nous la connaissons ne peut exister, notre planète non plus, le système solaire, les galaxies et la présence même de l’univers ne pourrait être une réalité tangible.
Le Butterfly Chaos, est l’évolution naturelle de la chrysalide en devenir tout comme la première expiration de l’univers est l’évolution naturelle de sa gestation qui elle-même a permis au terme de milliards d’années humaines de donner naissance au Butterfly Chaos et lui-même permettant la poursuite de cette expiration afin de contribuer dans un temps indéterminé à son inspiration permettant de revenir à l’état initial de la naissance de cet univers qui nous est commun.
Il me serait loisible d’expliciter cet état de manière cérébralement préhensible pour tout un chacun, mais je n’ai pas l’âme d’un vulgarisateur d’idées et il n’est de doute que l’incarnation de Minerve en aura saisie l’esprit et le sens.
Un papillon est une chrysalide en devenir.
Un Butterfly Chaos est un bouleversement du monde qui s’exprime.
Dans l’ordre naturel de l’œuvre de la philosophie, il est une idée, un souhait, un désir, l’émergence de sa réalisation, puis son aboutissement.
Dans l’ordre naturel de l’œuvre de la philosophie, l’aboutissement n’est qu’une étape transitoire, il n’est encore qu’une chrysalide luttant contre les aléas, les incertitudes et les accidents de la vie.
Nous le percevons parfois au détour d’une rencontre et nous le suivons durant quelques durées avant de le voir disparaitre, car son fragile destin est ailleurs, loin des regards. L’être humain est parfois ce papillon si fragile avec un destin, là où les regards ne sont jamais.
L’envol de certains papillons peut s’étoffer de quelques jours à plusieurs mois, mais toujours à l’unique condition que les circonstances les plus favorables leurs soient accordées. Au sein de l’humanité, l’envol dure parfois une vie entière, semblable à une grande part d’éternité, mais fréquemment à l’état de chrysalide.
Il se trouve ici et ailleurs, les lois naturelles de l’existence et l’ordre de la vie, mais également les lois naturelles de l’esprit et l’ordre de la philosophie.
Nous avons coutume d’imaginer qu’une rencontre amoureuse peut durer le temps d’une existence humaine dès lors que nous nous unissons par une promesse, l’union du mariage, la naissance des enfants, en ce que chacun s’imagine devenir interdépendant dans la cellule amoureuse et familiale. La réalité des relations humaines est autrement plus complexe que cet aboutissement et il ne se trouve ici encore, pour l’immense partie de l’humanité, qu’une chrysalide en devenir et un papillon qui jamais ne se réalise en tant que Butterfly Chaos, car il ne suffit pas de s’aimer soi-même, ni mutuellement afin de parvenir à cette transformation, mais d’avoir pleinement conscience que nous ne sommes que papillon, que chrysalide en devenir et rien de plus.
Le Butterfly Chaos, est l’évolution naturelle de l’un des deux protagonistes d’une relation amoureuse lorsque deux papillons se rencontrent et s’accordent en la réalisation d’une utopie en laquelle, chacun avait une foi inébranlable, provoquant ainsi un bouleversement du monde qui s’exprime par une reconnaissance naturelle et intrinsèque de ce qui n’était à l’origine qu’une idée. De prime abord inconcevable, tant sa mise en œuvre résulte d’infinis hasards de la vie savamment orchestrés, tout comme ce battement d’ailes chez toi provoquant, chez moi, un orage parsemé d’éclairs.
Elle n’est pour l’immense part de l’humanité qu’une utopie et donc non réalisable en ce qu’elle rejoindrait la première, puis la seconde voie qui a été développée dans la lettre dominicale du 05 janvier 2025.
1. Une utopie qui se réalise complètement disparaît du simple constat qu’elle n’est plus et ainsi sa réalisation amène fatalement à l’anéantissement de cette croyance précédente qui ne peut avoir réellement existé et de son souhait de la voir véritablement se réaliser en une quête figée.
2. Une utopie réalisée devient également une réalité froide et objective. Elle est factuelle, présente, analysable et toujours décevante. C’était en somme un mauvais rêve, sinon une fausse croyance. Était-ce donc véritablement une utopie ?
Le Butterfly Chaos est un bouleversement du monde qui s’exprime dans l’univers de l’autre par la réalisation naturelle de la troisième voie, permettant ainsi le développement mutuel dans une progression philosophique de l’apprentissage du genre humain dans son entière complexité avec toutes les intrications qui en relèvent afin de ne jamais se retrouver à l’extrémité d’une expiration cosmique, mais l’accompagnant en son centre dans sa respiration complète.
Je n’ai de doute que nombre de lecteurs pourrait se retrouver en cet instant à relire cette dernière phrase à plusieurs reprises pour en saisir l’esprit et le sens, alors qu’il convient pour l’appréhender naturellement de simplement avoir parcouru la lettre du 05 janvier 2025.
Si l’évidence du lien symbolique entre les enfants sauvages, le Butterfly Chaos et la troisième voie de l’utopie ne s’est pas encore réalisée dans ton esprit, je vais maintenant t’en offrir une liaison.
Philosophiquement, une rencontre entre deux papillons dont l’un est destiné à devenir un Butterfly Chaos et un bouleversement du monde qui s’exprime dans l’univers de l’autre est similaire aux chrysalides entièrement nues dans leur cocon en pleine transformation et précédant l’émergence de l’envol. Il n’est de regard extérieur qui puisse en deviner l’éclosion et il n’en sera pas davantage pour contempler leur premier envol, destiné à partager une aventure dans une langue qui ne leur est pas commune.
Quelque part dans une jungle de récits et d’aventures qui se conjuguent au passé et au futur pour nombre d’inconnus, il est un atavisme qui revient, une utopie présente, qui encore se renouvelle, semblable à la première rencontre, au premier regard. C’était une vie plus ancienne, un siècle différent, un autre pays, un autre continent, mais toujours avec une onde identique. Précisément celle qui permet au fil de soie de l’araignée du destin de vibrer plus que de coutume, plus que de raison.
À la lecture de cette nouvelle lettre dominicale, il est de coutume pour un lecteur lambdasien de s’interroger sur cette cérébralité qui est mienne et parfois semble obscure au premier regard. Moi-même m’interroge fréquemment sur celle-ci alors que je n’ai de quelconque que la singulière apparence d’un homme ordinaire. Cette cérébralité, je suis venu au monde avec elle, ainsi ai-je été conçu, je l’ai développé, enrichi, analysé, décortiqué, démonté, exploré jusqu’aux limites de mes possibilités et je m’accorde désormais sur ce qu’elle est. Une formidable machine à voyager dans des mondes et des univers, un vaisseau capable de concevoir tout ce que bon me semble, également des souvenirs que je n’ai pas encore vécus et dont ils sont tout aussi réels que la réalité de l’instant, mais également une symbiotique particule élémentaire, un élément primaire permettant un traitement d’informations d’une rapidité qui me submerge me confinant parfois à une forme de paralysie.
Dans les sociétés traditionnellement humaines, il est courant d’utiliser la dénomination sociale de « folie « . Dans le pire des cas : cet individu est fou et il faut l’enfermer et dans le meilleur, ce personnage est un excentrique et un doux dingue.
L’avantage d’avoir exploré sa propre psyché, c’est la connaissance que l’on possède de ses limites, de ses forces et de ses faiblesses. En ce qui me concerne, je navigue sur plusieurs strates cérébrales en une fraction de seconde tellement infime que je semble me trouver, parfois sur plusieurs d’entre elles en même temps. C’est le principe même de la folie au sens noble du terme bien qu’elle effraie tout aussi naturellement le citoyen lambda qui voyage au quotidien avec une pensée commune qu’il partage avec plusieurs milliards d’individus pour satisfaire son instinct grégaire.
Post scriptum,
L’incarnation de Minerve est présente, car Minerve est humaine et je conviens qu’il est naturel de s’interroger de nouveau sur son influence concernant le style de ces missives qui, désormais, pourraient être conçues afin de rester en particulière résonnance avec elle. Il n’en est rien et je veille à ce qu’il n’en soit jamais ainsi. De tout temps, les hommes ont vénéré des dieux et ont interprété leurs signes pour toujours s’accorder leurs faveurs. Qu’en est-il résulté ? Une décroyance, une perte de confiance et un abandon de ceux-là même qui étaient censés les guider au fil des générations. J’ai pleinement conscience d’être face au regard de cette incarnation, mais ne serai rien d’autre qu’un fieffé coquin si d’aventure, il me plaisait de me comporter comme un simple adorateur.
À vouloir plaire au plus grand nombre, on ne plaît à personne et à vouloir plaire à Minerve, on finit par lui déplaire. Je ne souhaite plaire à personne et n’ai d’autres talents que celui d’être moi-même. Une Minerve ne souhaite plaire à personne et ne possède d’autres talents que celui d’être elle-même.
Un papillon n’est-il papillon que pour plaire au regard des hommes ? Jamais de la vie, il n’a d’autres talents que de n’être lui-même. C’est un papillon, voilà tout.
Une lettre à Petruška ne devant plus se refermer sans le passage de mes livres lus au cours de la semaine.
Lieutenant de Marine
Cecil Scott FORESTER
Edition Pocket
Dépôt légal août 1991
Page 238
– C’est un scandale ! dit-il. Un vrai scandale !
Il voulait intervenir, offrir son argent, décidé, si Hornblower acceptait, à se priver sur la nourriture, à laisser ses sœurs dans la gêne. Mais Hornblower ne voulut rien entendre.
– Non, dit-il. Je vous remercie. Vous savez bien que ce n’est pas possible. Mais je ne cesserai jamais de vous avoir de la reconnaissance. Merci aussi pour autre chose : en parlant comme vous venez de le faire, vous avez embelli l’idée que je me faisais de l’humanité.
Lu et déposé dans un wagon de train le 02 juin 2025
TARTEMPION
Marcel-E. GRANCHER
Edition Champs Fleuris
Dépôt légal 1er trimestre 1953
En cours de lecture et sans extrait à partager ce jour.
Une lettre à Petruška ne devant plus se refermer sans une citation personnelle qui vaut parfois mille mots.
Être politiquement correct, c’est se forcer à chier sans faire de bruit.



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