Il est des thèmes que j’ai longuement parcourus à travers toi . Et tant d’autres qui étaient déliés de notre rencontre. Ce thème en sera à la fois individuel, commun et délié de notre rencontre.
En ce Dominical Day, je m’attelle à un thème trivial en apparence et vulgaire dans son évidence quotidienne : « le travail« . Cette réalité si massive qu’on la perçoit à peine, comme l’air des pots d’échappement que l’on respire sans le remarquer.
Définition du travail
Travail : activité productive normalisée, exécutée selon des contraintes temporelles et organisationnelles, évaluée par des indicateurs de performance et donnant lieu à une contrepartie
Le travail désigne l’ensemble des activités humaines participant à la production de biens et de services, qu’elles soient rémunérées ou non, dès lors qu’elles contribuent à l’activité économique. C’est l’ensemble des efforts physiques, intellectuels ou symboliques par lesquels un être humain se met en mouvement afin de transformer un état donné en un autre : survivre, produire, comprendre, transmettre ou devenir.
Historiquement associé à la peine, à la contrainte et parfois à la torture, le travail demeure ambivalent : il peut être libérateur ou aliénant, constructeur ou destructeur, source de sens ou d’épuisement.
A retenir
Le travail peut être légal, c’est-à-dire déclaré aux services de l’État, ou illégal, lorsqu’il n’est pas déclaré, ou lorsqu’il porte sur des pratiques ou des marchandises illicites.
Avant d’être une valeur morale, sociale ou économique, le travail est une nécessité vitale : une réponse à la contrainte du monde. Il naît de la lutte contre le manque, l’environnement, le temps et la finitude.
Dans les sociétés modernes, le travail a cessé d’être seulement un savoir-faire pour devenir une identité, un marqueur social qui classe les individus entre productifs et improductifs, intégrés ou relégués, mais au-delà de l’emploi, le travail est aussi un processus de transformation intérieure : chaque apprentissage, chaque décision, chaque création, chaque passage d’un état à un autre constitue un travail.
En ce sens, le travail est indissociable de la vie elle-même : ce qui cesse de travailler cesse de se transformer, et ce qui cesse de se transformer se rapproche de l’immobilité, donc de la mort.
Il y a également celui qui aliène, une peine de bagne, une abomination d’esclavage.
Tous ou presque s’y heurtent. Les volontaires comme les résignés, les conquérants comme les moutons. Tous le subissent, le revendiquent, le fuient le célèbrent.
Rares sont ceux qui le pensent vraiment, sauf les sociologues et les philosophes. Suis-je sociologue ? Non, pas même un philosophe diplômé. Seulement un fonctionnaire payé avec les impôts des autres et une partie de ceux dont je m’acquitte avec un flegme Britannique sachant qu’ils seront, pour la quasi-totalité, dépensés avec autant de sagesse qu’un écureuil qui dissimule ses glands n’importe où et dont il s’avère être incapable de se souvenir de chaque cachette.
C’est pourtant une question parmi les plus essentielles dont le genre humain aimerait à posséder une réponse universelle.
Vivons-nous pour travailler, ou travaillons-nous pour vivre ?
Je serais tenté de répondre : les deux mon capitaine !
Pour l’immense majorité de l’humanité, chacun vit pour travailler, car c’est le travail qui permet de vivre…
Ainsi, chacun de nous se trouve être prisonnier d’une fausse alternative qui nous empêche de percevoir ce qui se joue réellement derrière ces mots.
Je vis pour travailler.
Un esclave vit pour travailler : il s’agit d’une condition pour rester en vie.
Je travaille pour vivre.
Un homme libre travaille pour vivre : il s’agit d’une condition pour rester libre.
Ça c’était avant et appartient désormais à la mémoire et aux livres d’histoires au pays de France où l’état social est excessivement dominant, car travailler est devenu une option pour être libre dans ce pays, mais uniquement parce que les individus qui choisissent cette alternative sont minoritaires.
La nécessité du travail a toujours été la plus vieille loi du monde.
L’homme est né dans la nécessité bien avant d’être un être de l’intelligere. Il était un homo faber (l’homme qui fabrique) avant d’être un sapiens (un homme savant). Menacé par son environnement et par les conditions météorologiques, le travail, avant d’être une valeur, était une condition de survie. Travailler pour survivre ou mourir. Vivre pour travailler et augmenter ses chances de survie.
Cette origine explique en partie la raison pour laquelle le travail semble encore si intimement lié à l’angoisse de manquer du minimum vital, d’un abri, du confort, pour soi, pour ses proches, l’angoisse du déclassement, de la déconsidération, d’être perçu désormais comme un profiteur en raison que l’état Français couplé à moult associations nationales et locales permettent à tout à chacun de vivre sans travailler.
Pour la plupart d’entre nous, un atavisme nous rappelle une loi fondamentale qui veut que celui qui ne travaille pas risque de mourir en ce que son improductivité peut le conduire à la perte absolue de tout ce qu’il possède, y compris sa santé mentale et physique, et finalement sa vie. Pour une minorité, cet archaïsme du fond des âges n’est plus une fatalité, car dans la réalité française, c’est de moins en moins vrai en ce que ce pays est le plus généreux au monde, et qu’il entretient des poches d’oisiveté involontaire (non subies) ou volontaire et avec elles, de nouvelles fractures sociales.
Autrefois, le travail était un instrument, un savoir-faire, une compétence, une valeur, une reconnaissance.
Aujourd’hui, il est devenu une identité et un marqueur social, un critère de compétitivité et de performance.
Je travaille ou je ne travaille pas.
Je suis une unité productive ou je suis une unité improductive.
Il ne s’agit plus tant d’un savoir-faire que d’appartenir à l’une de ces catégories, auxquelles s’ajoutent désormais la rentabilité et le gain productif, car depuis Ford, le travail est associé à la productivité, la rentabilité, à la statistique et à l’optimisation. L’ensemble d’un processus de fabrication est décomposé, parcellisé en spécialisation afin d’en optimiser le rendement. L’ensemble de ces logiques est rationalisé et condensé sous un seul terme : la performance ou, plus précisément, la performativité.
Je suis performant ou en progression performative.
La progression performative signifie implicitement l’imperformance : l’incapacité à progresser, car si la performance représente un franchissement d’étapes, l’imperformance indique, au mieux, la stagnation, et au pire un recul permanent par rapport aux objectifs initiaux fixés pour la mesurer.
La performativité sert à transformer une réalité statique en une réalité mobile par le déclaratif.
Lorsqu’un manager explique doctement avec emphase à son équipe qu’elle doit performative, cela signifie que chacun va devoir donner le meilleur de lui-même afin de pouvoir être récompensé comme un collaborateur performant. Ce même manager va devoir lui-même performer plus que tous les autres afin de conserver sa légitimité et offrir, ne serait-ce qu’artificiellement, un bonus à son équipier le plus performant, (mise à l’honneur, gratification financière, félicitations, louanges,…) Une récompense artificielle est par nature éphémère; elle célèbre un objectif précis et dès lors que ce dernier est atteint, les compteurs sont remis à zéro.
Le modernisme managérial aime : les réunions, les évaluations, les séminaires, les promotions, les sanctions et les burn-out qui inspirent tout le monde et identifient les faibles et les improductifs.
Le modernisme contemplatif aime : les pauses café, le bavardage, les jeux, la convivialité, les pots d’accueil et les pots de départ qui inspirent tout le monde et identifient les asociaux et les ambitieux.
Les deux systèmes se valent et se s’entrelacent parfaitement dans un management à l’Américaine. Chacun pouvant ainsi trouver un environnement qui lui convient tout en ayant pleinement conscience que chacun surveille l’autre et inversement. C’est le principe de l’auto-surveillance dirigée autant vers soi-même et vers l’autre pour finir dans une forme de paranoïa en ce que chacun entre cette boucle volontairement sans oser en sortir pour ne pas être mis sur la touche.
Pas de barrière, pas de murs, pas de cloisons, pas d’espace privé : l’open-space ou tout chacun peut s’observer à loisir sans être suffisamment proche pour accorder à tous une illusion de zone de confort personnelle.
Mais avant d’entrer sur le marché du travail avec un indice de valeur économique qui évoluera tout au long de son existence, l’être humain est un enfant qui aspire à jouer pour apprendre et se développer physiquement et intellectuellement. Le jeu et l’apprentissage sont essentiels dans la construction mentale et physique de tout être humain et le mimétisme propre à l’espèce humaine incite naturellement l’enfant à valoriser ce qui est perçu comme étant la source de la vie, sinon de la survie. Ainsi dans les sociétés modernes, sont valorisés les héros du quotidien et de l’exception : le soldat, le policier, le pompier, le médecin, l’infirmière, l’astronaute, la maîtresse d’école, le pilote d’avion, l’écrivain, le joueur de football, celui qui donne les ordres…
Le travail est perçu comme un acte héroïque, une quête du Graal.
Quand je serai grand, je serai…
Il y a très peu d’enfants qui jouent ou rêvent d’être chômeur, inactif, improductif, car ils ne sauraient pas comment s’y prendre.
Chacun a rêvé un jour à pratiquer le métier de ses rêves. Certains sont parvenus à le réaliser en mettant en œuvre des efforts considérables de travail intellectuel ou manuel. Des années de labeurs et d’abnégation pour parvenir au métier de leur rêve qui s’avère systématiquement être d’une exigence considérable et demande une attention extrême. Un métier que l’on aime passionnément est toujours d’une folle exigence, car même dans la passion la plus brûlante, il y a du poids, du temps, des limites, de l’usure. Et dans le métier le plus “vocationnel”, il y a des tâches ingrates, des exigences absurdes, des concessions humiliantes. Les infirmières en savent quelque chose. Les pompiers également, les policiers, les militaires, les médecins, …
Le travail physique ou intellectuel est à la fois une joie et une souffrance et chacun oscille entre les deux, car l’un et l’autre dépendant de son opposé et ne peut exister si l’autre disparaît. La paresse ou l’oisiveté prolongée ne provoque à terme qu’une joie terne et sans saveur et une souffrance prolongée en ce que l’être humain n’est biologiquement pas conçu pour être passif et il ne reste à terme que des formes de plaisirs destructifs pour briser cette boucle qui provoquent eux-mêmes une souffrance encore plus grande. Si le travail ne devrait jamais être aliénant ou une source de souffrance pour le commun des mortels, il ne devrait pas davantage être perçu par cet unique prisme qu’il convient de tailler en permanence comme un bijoutier qui s’acharnerait sur un matériau pour en effacer le plus infime défaut jusqu’à l’épuisement de la matière elle-même.
Le travail n’est toutefois pas qu’un devoir moral, économique ou une obligation, mais également un droit et ceux qui s’en retrouvent privés contre leur gré quelles qu’en soient les raisons ne se réjouissent jamais de ne pas en avoir, ni de le perdre. Encore faut-il accepter que ce droit de travailler et à travailler ne se retrouve pas enferré dans des obligations et des règles excessives à même de décourager la dynamique de sa création et là encore, les élus français possèdent une surprenante capacité à les multiplier en se voulant toujours plus protecteur au point d’asphyxier l’écosystème de la création même de cette dynamique, car si le droit de travailler est reconnu pour chacun, le droit à travailler devient un parcours du combattant tant les emplois valorisants disponibles sont fréquemment de plus en plus ardus à obtenir. Si les emplois économiquement et socialement dévalorisés trouvent difficilement des candidats, leurs opposés se retrouvent pris d’assaut offrant à l’immense majorité des candidats, la cruelle désillusion qui soit : Un diplôme n’est pas une garantie d’obtenir le droit à travailler, pas davantage l’expérience, ou les connaissances acquises. Il s’agit désormais d’apporter une valeur au sein de l’entreprise qu’elle souhaite acquérir : Un réseau d’influence, une expertise, une innovation, une valeur ajoutée,… Il s’agit donc de se distinguer dans un marché du travail où la majorité des candidats est devenue interchangeable.
Bien qu’il me serait loisible de m’étendre plus avant sur le sujet tout comme sur sa dimension philosophique, je me suis accordé sur une manière de traiter ce sujet GRAVE en faisant preuve de légèreté intellectuelle et quelque peu badine en faisant preuve d’alternance entre oisiveté intellectuelle et faconde. Non que ce sujet m’importe peu, mais en raison que mon temps de veille disponible est limité par des contraintes physiologiques, et rythmé par un emploi et des projets personnels (des formes de travail multiples et diverses).
Accessoirement, il s’agit également de ne pas oublier que le format épistolaire ne se prête jamais à un océan littéraire ou à une structure séquencée, mais davantage à un partage d’idées, car il m’est difficilement concevable d’écrire un livre par semaine.
Toutefois, pour ne pas interrompre ce « travail littéraire » abruptement comme un employé quitterait son poste à la seconde précise à laquelle, sa journée se terminerait, il convient de se quitter progressivement avec un peu de savoir toujours utile à placer dans une conversation et qui fera son petit bonhomme de chemin à travers les méandres de ton intellect et celui de ton interlocuteur.
A savoir
L’origine la plus répandue concernant le mot « travail » que l’on puisse trouver est la torture ou la contrainte avec l’idée de peine et de difficulté, mais d’autres pistes évoquent l’idée de la transition, du passage d’un état à un autre.
Nul doute que chacun saura se positionner dans l’une de ces définitions.
Le paragraphe complémentaire suivant, aurait théoriquement dû avoir sa place au début de cette lettre afin d’expliciter le terme central de cette missive et être formulé différemment afin d’être l’affiche de cette représentation, du contenu de cette lettre dominicale, qui n’aurait pour autant, rien perdu d’elle-même, mais aurait été d’un intérêt moindre en raison que je m’adresse en complément des inconnus, prioritairement à une personne en particulier. Ce complément, ainsi, te concerne, moi également et ensemble, car c’est là que nous nous dirigeons ; vers un ensemble au sein duquel, le sujet de cette lettre prendra tout son sens.
Dans la pratique concrète du contenu de cette lettre dominicale, le travail sera perçu à l’aune de nos journées durant lesquelles, nous échangeons des aptitudes physiques et cérébrales en échange d’une somme d’argent nous permettant de subvenir à nos besoins vitaux, directs et indirects et à des besoins de confort que nous considérons comme étant vitaux du fait que la frontière devient perméable à mesure que la raison cède le pas à l’irraisonné et l’irraisonnable.
En compensation de ce que l’on nomme prosaïquement « un travail », nous pouvons obtenir : une rémunération officielle ou officieuse de multiple nature, de la reconnaissance, de la gratitude, le droit de rester en vie,…
Dans ma perception, la notion de travail se traduit plus naturellement par un voyage ascendant permettant l’élévation de l’individu en ce que la convergence de l’action physique et cérébrale se réalise naturellement vers le mouvement, l’action, vers le principe même de la vie, car ce qui n’est pas dans le mouvement s’inscrit dans la non-vie, donc dans la mort. C’est un renouvellement de chacun de nos savoirs qui s’imprime en nous en chaque instant, car chaque pensée, réflexion, raisonnement, chaque action, geste, mouvement, est une transition vers un autre état. Ainsi, pour produire cette lettre, j’ai dû apprendre les bases de la vie, de la vie en société, apprendre à marcher, à gérer mes émotions, à parler, à écrire, à m’exprimer, à me développer intellectuellement et physiquement durant plusieurs décennies, vivre un nombre considérable d’expériences, d’aventures et de mésaventures, expérimenter, avoir l’idée lors d’une journée d’été au cours du mois d’août 2024, de m’atteler à une première lettre, puis une seconde, avant de concevoir cet espace virtuel en une capsule au sein de laquelle toutes mes lettres sont contenues. J’ai également entrepris quelques mois plus tard, de disséminer ces lettres dans des enveloppes coquelicots, ce qui a renforcé ma conviction que j’étais dans la juste voie qui était la mienne, transformant irrémédiablement ma conception d’une rencontre à laquelle, j’accorderai une importance véritable. (Condensé ultra-light).
Cinq décennies de choix, de contraintes, d’apprentissages, de remises en question, de rêves, de frustration, d’abandon et de recommencement. Un processus impermanent qui se résume au passage d’un état à un autre et qui se trouve être également une définition du travail. Celle qui s’accorde avec ma conception.
Serais-tu en train de lire cette lettre dominicale si j’avais accordé au travail, la définition de peine, de labeur, de contrainte ? Il est évident que cela n’aurait pas été le cas, car il est hautement probable que j’aurais opté pour l’option consistant à me lover sur un canapé moelleux au terme de chacune de mes journées pour m’abrutir devant un écran de télévision, que j’aurais passé une grande partie de mes week-ends à bitcher en terrasse avec le plaisir de sloganter CARPE DIEM tout en surfant sur les réseaux sociaux, et en m’enflammant de joie devant des discours simplistes qui impliquent de penser moins pour penser mieux et que que je me serais persuadé seul dans ma communauté sociale et virtuelle que je pensais trop. J’aurais également pouffé de rire en observant ce voisin, qui n’était autre que moi-même, assis en terrasse au cours de l’été 2024 et qui dévorait intellectuellement les deux volumes de Nietzsche par Martin Heidegger.
En compensation de cette transition vers le mouvement et l’action, j’obtiens un développement physique et intellectuel, un savoir-faire, des compétences, un savoir,…
J’occupe actuellement un emploi tout comme j’en ai occupé plusieurs dizaines au cours de mon parcours professionnel, mais ils ne me conditionnent pas. Ces emplois me sont nécessaires pour travailler afin de vivre non pas tant pour l’unique but de conserver ma liberté en ce que je le serai toujours, mais par ce que j’éprouve un besoin viscéral d’être en action, en mouvement, en transition physique et intellectuelle. Une fois encore, non dans le mouvement inepte de la paresse et de l’oisiveté qui n’est qu’un succédané du travail en tant que mouvement physique et mental, mais au sens noble du terme sans autre finalité que de satisfaire à mon besoin personnel de produire pour apprendre et m’interroger, afin de progresser toujours plus loin dans cette incompréhension que le genre humain a de souhaiter vouloir se forger une vie improductive et de réflexion troupale fournie par quelques-uns pour penser moins et vivre plus.
Conclusion
De ce contenu, il conviendra de n’en retenir qu’une version épistolaire superficielle de philosophie sauvage et non une dissertation ou un essai d’analyse structurée en raison que n’importe quel sociologue, philosophe noterait ce contenu papelardisé avec poussif 6 sur 20 se répartissant pour moitié pour les idées simplistes et pour l’autre moitié pour le sourire narquois lorsqu’un élève rend une copie manifestement trop longue sur un sujet qu’il ne maîtrise pas en ce qu’il ne possède pas les compétences nécessaires à l’élaboration d’un tel essai.
À ma décharge, je serais tenté d’arguer que je ne possède en sociologie, en philosophie et plus généralement en matière universitaire aucun diplôme, ni même l’argumentation de base qui sied au terme d’une première année de n’importe quel lycée que ce soit. Tout juste un niveau scolaire qui s’est interrompu après trois années théoriques de scolarité en collège qui se sont avérées être une noyade scolaire instantanée similaire à un pavé de mai 68 projeté au milieu du grand bassin d’une piscine municipale sans maître-nageur et dont je suis un naufragé.
Nouvelle lettre de ma tante Jeanne
18 septembre 1979
L’encéphaloscriptique : une passion intemporelle à partager
Cher Nicolas,
Parce qu’il est des individus particulièrement doués dans le domaine de l’encéphaloscriptique, que je suis toujours intellectuellement boulimique, que mes connaissances dans ce domaine n’ont que quelques décennies de mise en œuvre frénétique, que mon apprentissage ne sera jamais terminé et qu’elles devraient toujours être partagées avec les êtres qui possèdent également des savoirs, j’aime à te stimuler même si du fait de ton jeune âge, tu n’es pas toujours en mesure de tout comprendre dans l’instant. Jamais autour d’un verre de citronnade dont aucun de nous ne sera réellement autour et pas davantage devant car l’un de nous sera forcément derrière ce fichu verre mais avec un cornet de glace au chocolat et un verre de jus d’abricot associés à la promesse mutuelle de toujours être présents l’un à l’autre par une réflexion commune et par des souvenirs lorsque je viendrai à devoir m’en aller après le dernier jour du reste de ma vie.
Avec amour,
Ta tante
Une lettre ne devant plus se refermer sans le passage de mes livres lus au cours de la semaine.
Le monde selon Garp
John IRVING
Édition POINTS
Dépôt légal : novembre 1998
Page 649
Dans le monde selon son père, comme le savait Jenny Garp, il faut avoir de l’énergie. Sa célèbre grand-mère, Jenny Fields, nous voyait naguère comme appartenant à diverses catégories, les Externes, les Organes vitaux, les Absents et les Foutus. Mai, dans le monde selon Garp, nous sommes tous des Incurables.
Lu et déposé dans un tiroir de mon bureau le 17 décembre 2025
Le temps des tribus
Le déclin de l’individualisme dans les sociétés postmodernes
Michel MAFFESOLI
Édition La Table Ronde
Dépôt légal : octobre 2000
Page VII de la préface
J’ai souvent indiqué que l’on pouvait caractériser la postmodernité par le retour exacerbé de l’archaïsme. C’est, certainement, ce qui choque le plus la sensibilité progressive des observateurs sociaux. Au Progrès linéaire et assuré, cause et effet d’un évident bien-être social, est en train de succéder une sorte de « régrès » caractérisant le « temps des tribus ».
Une lettre ne devant plus se refermer sans une citation personnelle qui vaut parfois mille mots.
La particule de Dieu n’est autre qu’une particule élémentaire directement issue de l’intervalle entre les mouvements de la respiration cosmique alors que pour l’élément primaire, c’est par la seule attentivité à ce dernier qu’il est possible de le percevoir cérébralement au-delà de la conscience lors d’un fugace instant originel de quelques millièmes de seconde avec la possibilité de l’étirer durant quelques rarissimes secondes dès lors que l’on accepte de s’accorder avec lui, car il se précède lui-même d’une modification structurelle afin que de son imprévisibilité, puisse apparaître une atonie de la conscience pour laisser place à la naissance de tous les matins du monde.



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